Construite depuis 1970 sur les montagnes du Fouta Djallon, dans la préfecture de Dalaba, la Case de Miriam Makéba appelée « Mama Africa » militante politique sud-africaine et chanteuse d’ethno-jazz, naturalisée dans les années 1960 et 1970 algérienne et guinéenne a vécu pendant plusieurs années en Guinée avec comme ville de résidence Dalaba.
Mediaguinee, à travers un de ses reporters, a effectué une visite guidée dans cette belle case historique et riche d’enseignements mais fort malheureusement abandonnée à elle-même depuis des années.
Dans cette maison de la star sud-africaine de 3 chambres, 4 douches, 1 grand salon, 1 magasin, 1 cuisine et un garage au sous-sol, on trouve le reste de ses meubles, des frigos, une cuisinière, des fauteuils et des chaises dont l’une date du temps colonial, des bibliothèques, des documents et ses objets personnels. Sur les murs et le plafond, on retrouve encore de jolis designs faits par plusieurs personnes venues de plusieurs localités de Dalaba.
Oumar Telly Diallo, qui veille sur la Case depuis et qui fut le cuisinier de Mariam Makéba et un ami proche très proche de cette brave dame raconte : « Lorsqu’elle est venue pour la première fois à Dalaba en compagnie du président Sékou Touré, du Kwame N’Krumah du Ghana, Modibo Keïta du Mali, Léopard Sedar Senghor du Sénégal,… ils ont tenu un discours à la villa et Mariam Makéba était vêtue ce jour en robe rouge et un chapeau qui contient plusieurs plumes d’oiseaux. Ce voyage s’inscrivait dans le cadre d’une visite dans plusieurs villes de l’intérieur du pays. Et de retour à Conakry, Sékou Touré demanda à Miriam Makéba on est allé presque partout en Guinée maintenant que veux-tu ? Elle répondra gentiment si j’ai une place je peux rester et Sékou Touré mit une voiture et un chauffeur à sa disposition et lui a fait le tour de la Guinée et trouve toi un endroit qui te convient et elle a choisi Dalaba. Mais au début, son choix était au jardin et une maison était en chantier lorsque Sekou Touré est venu pour dire c’est un endroit qui n’est pas bon pour elle. C’est ainsi qu’un endroit de plusieurs hectares lui a été attribué »
À en croire M. Diallo qui a accordé ce long entretien à un partenaire des journalistes à la date du 20 juillet 2023, Miriam Makéba fut une excellente amie et une dame généreuse pour les citoyens de Dalaba. « Le propriétaire de la maison fut une bonne personne, au cœur propre et aimant. Lorsque qu’elle revenait de voyage, elle achetait 1 à 2 taureaux, des moutons et des poules et invite tous les villages environnants à venir pour faire un festin. Et à l’occasion de cette rencontre, elle distribuait argent et vêtements », nous apprend-on.
Oumar Telly Diallo de poursuivre en ces termes : « Miriam Makéba est restée dans cette maison de 1970 à 1986, l’année à laquelle elle a quitté ici mais elle venait jusqu’à Conakry. Et lorsque l’Apartheid a été aboli et Nelson Mandela fut libéré c’était sous le règne de Lansana Conté, la question de savoir si elle va rentrer lui a été posée, elle répondra que la Guinée et le Sud Afrique sont égales devant elle. C’est comme ça elle a commencé à faire des va-et vient entre Johannesburg et Conakry jusqu’à sa mort en Italie à Castel Volturno où elle s’était rendue pour un concert le 10 novembre 2008 ». Il a par ailleurs sollicité la mise en valeur de cette belle case historique qui est envahie par des malfaiteurs et qui est devenue un coin de retrouvaille pour fumer du chanvre indien.
Il faut rappeler que cette case a été visitée cette année par l’Ambassadeur de la République Sud-Africaine en Guinée et l’Ambassadeur des États-Unis en Guinée. Et en 2008, le neveu de Miriam Makéba résidant aux États-Unis était venu visiter la case mais malheureusement ce dernier a coupé le contact.
Mamadou Yaya Barry
L’article Dalaba : les confidences du gardien de la case en ruine de Miriam Makéba est apparu en premier sur Mediaguinee.com.
Last modified: 8 August 2023