Kokoly Gbignamou Haba, alias Jack Woumpack, poursuivi pour avoir tenu des propos ethniques et racistes par le biais d’un système informatique était encore ce mardi 20 juin 2023, à la bare du tribunal de première instance de Coyah. Cette fois-ci, pour des réquisitions et plaidoiries. L’accusé est arrivé dans la salle d’audience à 11h27. Il faut rappeler qu’au cours de la première audience, l’artiste disait avoir regretté ses propos et il avait même demandé pardon pour ses agissements.
Malgré tout cela, le ministère public a requis un an d’emprisonnement, dont 8 mois assortis de sursis et 4 mois de prison ferme. « Les propos tenus par monsieur Jack sont des propos qui ont troublé l’ordre public. Vous n’êtes pas sans savoir que nous sommes dans la dynamique du changement. Tout doit aller dans le sens de la boussole. Nous sommes dans une période de transition où le tissu social était déchiré. Nous sommes dans un Etat où il y a plusieurs ethnies, où il y a plusieurs dialectes. Quand vous regardez la population, vous verrez qu’elle est métissée. Nous devons chercher que la paix sociale reste. Il est de la responsabilité de l’Etat de flétrir ce comportement. Pour que ceux qui sont dans cette salle puissent comprendre qu’avant de tenir des propos, qu’il doit remuer la langue. Comme vous le savez, la dernière fois, monsieur Jack a reconnu les faits et il a même demandé pardon. Mais la loi c’est la loi. S’il est là c’est par sa faute. Les propos tenus ont eu une répercussion sociale.Le parquet n’est pas contre monsieur Jack mais qu’il sache que force doit rester à la loi. Je sais qu’après cette audience, lui-même, il va méditer sur son comportement. Monsieur Jack est un artiste chanteur écouté, suivi et aimé. Donc ses propos devaient être des propos de réconciliation. Ces propos, il est conscient de cela il a même regretté. Mais c’est le médecin après la mort. A travers ce procès, les gens doivent faire une prise de conscience. Les gens doivent réfléchir avant de tenir des propos sur les réseaux sociaux. Un chanteur doit être un réconciliateur, il ne doit pas être quelqu’un qui met du feu. Je parle à tous ceux qui sont dans cette salle, qu’ils relaient qu’il y a une disposition qui peut réprimander ces faits.La loi doit lui être appliquée mais à voir monsieur Jack devant cette barre ,nous comprenons qu’il n’est pas un délinquant. Le parquet va solliciter l’application de l’article 117(…) Je demande à votre tribunal, dans sa prise de décision, conformément à l’article 63, que les resaux sociaux lui soient interdits pour un temps que votre tribunal décidera dans la discrétion. Tout ça c’est une façon de le sanctionner parce que c’est là où il a commis cette infraction. Et je demande aussi au tribunal de retenir monsieur Jack Woumpack, dans les liens de culpabilité. Et pour la répression,le condamner à un an de prison dont 8 mois assortis de sursis et 4 mois ferme et au paiement d’une amende de 80 millions de francs guinéens. En le faisant, vous aurez rendu une bonne justice », a requis le procureur Almamy Sekou Camara.
Dans ses plaidoiries, Me Fodé Mohamed Beavogui a demandé au tribunal de renvoyer son client à des fins de poursuite à défaut de lui accorder de larges circonstances atténuantes.
» Il a fait l’acte mais est-ce qu’il savait qu’il commettait une infraction? Il vous a dit ici qu’il ne savait pas. Or, vous savez que pour qu’il y ait infraction, il faut trois éléments constitutifs. Nous vous demandons de renvoyer le prévenu à des fins de poursuite pour délit non constitué. Conformément à l’article 544 du code de procédure pénale. Puisque l’intention coupable n’est pas dans cette affaire. Mais si vous estimez qu’il a commis une infraction, nous vous demandons conformément à l’article 117 de lui accorder des circonstances atténuantes. Contrairement aux dires du ministère public de permettre à l’artiste d’aller donner des leçons et sensibiliser davantage la population de Coyah et de Facebook. Je vous demande de lui accorder de larges circonstances atténuantes et de lui demander une simple amende », a plaidé l’avocat du prévenu
Pour sa propre défense, le prévenu a commencé par réitérer ses excuses et son regret devant la barre.
« Je remercie tous ceux qui sont venus dernière moi. J’ai compris tout ce qui a été dit ici .Ce que je ne savais pas hier je l’ai su aujourd’hui.Et je demande à tous ceux qui m’ont accompagné de s’ajouter à moi, si j’ai eu à dire quelque chose de blessant sur Facebook, je demande pardon à nos parents peuls. Je demande que nous soyons unis en Guinée. Je l’ai regretté et je ne ferai plus pareil », a plaidé l’artiste.
Au moment où nous mettions cet article en ligne, l’audience avait été suspendue et pour être reprise après pour la décision finale.
Christine Finda Kamano
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Last modified: 20 June 2023