À la maison des jeunes de Fria, comme à Boké et Boffa, les habitants qui ont soif de justice ont expliqué au ministre Alphonse Charles Wright les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien liées en grande partie au foncier dans cette zone minière.
Des maisons d’incarcération aux palais de Justice, le constat est moins reluisant, vu les conditions de détention des personnes qui sont en conflit avec la loi et les cas de corruption enregistrés poussant Alphonse Charles Wright à verser des larmes.
Après 4 jours de travail intense, Alphonse Charles Wright a laissé entendre que la justice a encore du pain sur la planche. « Il y a un véritable travail à faire au fond. J’ai compris par là qu’il est plutôt nécessaire d’être sur le terrain que d’être au bureau. La conséquence que je tire de cette visite de terrain et de travail est que beaucoup de choses ont été améliorées mais il faut encore fournir beaucoup d’efforts dans le cadre de la vulgarisation des textes de loi dans nos différentes langues nationales. Comme vous le constatez, nous avons pu apaiser beaucoup de crises sociales au cours de notre tournée. Vous avez le cas de Boké qui est illustratif, vous avez le cas de Boffa mais vous avez aussi le cas de Fria où les citoyens ont l’habitude de prendre d’assaut les rails pour empêcher les sociétés minières de fonctionner. Tout cela est dû au fait qu’ils ne comprennent pas la législation sociale en matière de travail. Nous avons mis tout ça à profit, pour leur faire comprendre que désormais la violence n’est pas la solution. Il faut que cela soit démultiplié dans toutes les préfectures de la Moyenne Guinée et de la Haute Guinée », a-t-il annoncé, au cours d’une interview qu’il a accordée à la presse dans la soirée du jeudi 15 juin, à Fria.
C’est pourquoi, dit-il, « nous vous annonçons ici que nous entamerons la plus grande tournée qui va débuter au plus tard le 03 du mois prochain, pour aider les citoyens à connaître leurs droits mais surtout faire en sorte que les différentes violations des droits des détenus cessent. Parce que comme vous le savez, les arnaques ne finissent pas au niveau de nos prisons. Vous venez voir un régisseur qui s’offre le luxe chaque fois de faire payer les droits de visite alors que le droit de visite c’est gratuit. Donc on ne peut pas demander à un parent qui vient rendre visite à un détenu de payer de l’argent…Je sors quand même très satisfait de cette tournée », s’est-il réjoui.
Pour finir, Alphonse Charles Wright a remercié le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya qui a bien voulu, dit-il, à ce qu’il fasse ce déplacement. « C’est sous son autorisation que je suis en train de faire cette mini-tournée…Dans les jours à venir, nous nous retrouvons encore pour continuer le combat. Nous venons de loin, la justice a des défis. On a besoin de vous, on a besoin de la presse, on a besoin de l’ensemble des acteurs administratifs et judiciaires pour que ces différents défis énormes qui assaillent le service public de la justice en Guinée soient relevés pour que la justice soit la véritable boussole ».
Il faut retenir qu’au-delà du Garde des Sceaux et des membres de son cabinet, la délégation était composée du Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry et les avocats généraux qui ont conduit les inspections dans les locaux de la police et de la gendarmerie.
Mamadou Yaya Barry
