«Faza zéro» «Abas le maire» «Abas la corruption»«rendez-nous nos places»… C’est des slogans parmi tant d’autres scandés par les femmes du marché enco5, relevant de la commune de Ratoma, ce lundi 10 Avril 2023.
Ces femmes manifestent contre l’octroi de leur boutique à un tenancier de centre commercial se trouvant dans le même alignement que le marché. Selon les informations recueillies sur place, tout est parti d’une visite inopinée d’une délégation de la commune et du gouvernorat annonçant cette situation .
«Nous souffrons, nous n’avons pas de place dans ce marché. Nous sommes là depuis des années maintenant .
Auparavant, cette cour était un terrain de football pour nos enfants. Quand on a appris que les autorités ont récupéré les lieux et qu’ils veulent mettre à la disposition d’un particulier on a demandé à avoir des places à l’intérieur chose que les dirigeants ont refusé. Plus tard ils en ont fait un centre commercial», a introduit la présidente des femmes du marché, Adama Bayo, avant de poursuivre en ces termes: «Tout a commencé hier quand nous avons été informées qu’ils ont mis les croix sur nos conteneurs nous demandant d’enlever nos boutiques au profit du nouveau Centre commercial qu’ils ont installé juste derrière nous. C’est là où nous gagnons notre pain donc nous ne sommes pas prêtes à quitter au profit d’un particulier disant que c’est le passage des camions sur ordre du maire Sacko. Nous ne sommes pas sur la route , nous sommes derrière les murs et ils nous ont trouvées ici , c’est ici notre bureau. Qu’ils nous laissent tranquilles. Mais tout ça c’est en parfaite complicité avec les administrateurs du marché surtout le dénommé Fazo. Ils ont tout manigancé mais on ne se laissera pas faire», a laissé entendre cette dernière au nom des manifestantes.
Au niveau du bureau administratif du marché, dans une vive tension des femmes à l’endroit des administrateurs, les dirigeants rejettent en bloc cette thèse.
D’ailleurs, le président du conseil du marché Mohamed Diané soutient n’être informé qu’à la dernière minute.
« Les femmes nous ont informés depuis hier nuit que les gens sont venus mettre les croix sur leurs boutiques .
Le vendredi soir, il y a une délégation du gouvernerat et de la commune qui est venue nous dire qu’ils sont venus mettre les croix sur les places des femmes. C’est là qu’on a demandé si c’est une délégation générale ou si ça ne concerne que les femmes? Ils ont dit que c’est dans un intervalle bien défini que c’est un ordre. Chose qui a été exécuté ce matin sous les yeux des femmes qui sont là depuis l’aube», se dédouane-t-il, avant de rassurer:
«L’administrateur dit qu’il a informé la mairie et la gouverneure qui à leur tour demandent à ce que les femmes se calment, dès demain qu’ils dépêcheront une délégation qui sera là. Alors attendons pour voir ce qui va se passer demain et acceptez de vous calmer».
Partant de là, ces dames s’attendent à une aide gouvernementale, mais en attendant pas question pour elles de déguerpir les lieux.
Mayi Cissé
Last modified: 10 April 2023