Mory Condé, nommé ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation par la junte au pouvoir en Guinée, se positionne sans nul doute au premier rang de ses faucons. Les décisions qu’il prend sont parfois si lourdes de conséquences qu’on a du mal à réaliser qu’elles soient le fait de quelqu’un qui n’a pas la légitimité ni la légalité d’un ministre choisi par un président démocratiquement élu.
Il faut d’abord rappeler qu’il avait eu maille à partir avec l’ancien Premier ministre de la junte, Mohamed Béavogui, qui, contrairement à lui, était plutôt partisan d’un dialogue entièrement ouvert, inclusif, avec toute la classe politique autour de la table notamment celle qui compte. Le combat, même livré à fleurets mouchetés, se terminera avec la victoire de celui qui trône encore au MATD et l’abdication de l’ancien PM qui n’aura d’autre choix que de quitter le pays sur la pointe des pieds…
Pour marquer son territoire, Mory Condé, dès ses premiers pas dans la Transition, décidera de geler les comptes des collectivités locales, avant de débloquer certains d’entre-deux (27 sur 362) selon ses humeurs et ses lubies. Il mettra également au chômage des flopées d’agents de développement local, n’hésitant pas ainsi à prendre le risque d’étouffer le développement à la base.
Un autre matin, il s’est réveillé avec la décision de remplacer les conseils communaux élus par des délégations spéciales, au prétexte que leur mandat est échu.
Et ce n’est pas tout, il vient de brandir une autre menace. Et pas des moindres.
L’ancien élément du FNDC, suite à la manifestation de cette semaine (le 16 courant) appelée par ce mouvement qu’il a dissout, menace de suspendre, voire retirer l’agrément des partis politiques et associations qui se seraient associés à la contestation qui a paralysé certains axes de Conakry. Tout au moins si leur responsabilité pénale était établie à la suite de poursuites judiciaires qu’il entend déclencher.
Sacré Mory qui, à bien des égards, semble inspiré par un Néron aux anges devant Rome en proie aux flammes ! Par le fait d’un pouvoir grisant et la faute à des compétences que l’on savait déjà douteuses, qui plus est à la tête d’un ministère aussi imposant que celui de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation !
Et dire qu’il pourrait être le maître d’œuvre des élections (présidentielle et législatives notamment) à venir…Pauvres de nous !
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com
Last modified: 17 February 2023