TRIBUNE] Les lampions des travaux du dialogue inclusif et inter guinéens, se sont éteints sur une note de satisfaction générale. En dépit de cette réussite politique évidente qui est à saluer et à soutenir, des outsiders qualifient ces travaux de simples rencontres ayant permis aux autorités de faire passer une liste d’actions qui leur sied. Ils ont, de ce fait, exprimer leur reniement des importantes recommandations contenues dans le rapport desdits travaux que les participants ont soumis au Chef de l’Etat pour sa sage appréciation.
Mais la recommandation qui fait couler le plus de salive et d’encre, chez les acteurs politiques et même au sein de la population, C’est celle qui a trait à la limitation de l’âge de candidature au poste du top job de l’Etat, c’est-à-dire du Président de la République. Dans les faits, cette proposition mérite une retouche en raison notamment de son caractère discriminatoire générationnelle, de la prédisposition de falsification d’âge qu’elle offre aux futurs prétendants, et des opportunités d’innovation qu’elle fait perdre chez les vieilles personnes.
Hormis l’âge, il y a la corruption qui est un phénomène transgénérationnel, c’est à dire qui concerne tous les âges. C’est l’hydre sociale la plus dangereuse qui freine le développement socioéconomique de nos pays plus que l’âgisme. D’autre part, contrairement à l’âge qui se lit sur le visage et le physique, la corruption se déroule dans un cadre discret qui porte sur des faits innombrables qui nuisent au bien-être des populations.
Passer ce sujet crucial de la corruption sous silence dans la définition des critères de sélection des candidats à la magistrature suprême, c’est occulter intentionnellement le mal destructeur le plus grave de la gouvernance que nos populations subissent et que les nouvelles autorités s’attèlent à combattre depuis l’aube du 5 Septembre 2021. Que les acteurs politiques se préoccupent moins de cette question, que de la situation de leur âge, traduit leur aversion pour l’instauration d’un système de gestion ouvert et transparent de la chose publique qui élimine la corruption.
Alors la question que l’on est en droit de se poser est la suivante: doit-on mettre de coté la corruption et privilégier l’âgisme comme critère de sélection des futurs candidats au boulot suprême de la Guinée ou faut-il inscrire les deux comme tels? Lequel profitera mieux au contribuable guinéen sur le long terme? Est-ce le porteur de dossiers sales ou des années d’activités hardies qu’il faut laisser concourir?
Conakry, le 25 Décembre 2022
Mamy Kéita, agroéconomiste à la retraite
Tél. : 620 88 49 98
Last modified: 28 December 2022