Les débats de fond dans l’affaire de corruption et complicité, dans une passation des marchés publics, opposant l’ancien ministre de la Santé, le colonel Remy Lamah, dame Rash Kolié et la société ZMC, une société chinoise représentée en Guinée par SIGUIPHARM SARL gérée par Mamadou Pathé Sow, chirurgien de profession, se sont poursuivis hier 19 décembre, à la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF)
Appelée à la barre, Mme Rash Kolié, gérante de la société SOGUIMAP SARL, qui évolue dans la fourniture des produits médicaux à Conakry et les préfectures de l’intérieur du pays, a lors des phases des questions-réponses des avocats de la partie civile expliqué qu’elle n’a aucun lien avec l’ex ministre de la Santé le colonel Remy Lamah. Elle ne reconnaît pas les faits pour lesquels il est à la barre. « C’est dans un journal que j’ai acheté, j’ai été informé qu’il y a un appel d’offres. Et informée de cela, j’ai soumissionné et ma société a été retenue. C’est notre capacité et notre qualité des produits que nous offrons, en un mot notre professionnalisme qui a prévalu à l’attribution de ce contrat de marché, à notre société », a-t-elle précisé.
Le PDG de la société SIGUIPHARM SARL Mamadou Pathé Sow, pour sa part, a rappelé que la société ZMC, qui évolue dans le domaine de la santé, représentée en Guinée par la société SIGUIPHARM, travaille avec le département de la Santé depuis 2011. Elle a obtenu en 2015 un contrat de 9 ans qui court jusqu’en 2024. Dans l’interrogatoire de fond, il a soutenu qu’il y a exécution du contrat avec dame Kolié sans base légale. « Aucune société n’était apte à fournir les produits à l’époque, y compris la société de Mme [ qu’elle a poursuivie devant cette Cour ndlr ] J’ai été alerté par un ami qui m’a demandé si je sais ce qui se passe au ministère de la Santé, j’ai dit non, il m’a m’envoyé une copie sur WhatsApp où le ministre de la Santé écrit au ministère des Finances pour la résiliation du contrat », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter ceci: « On ne peut pas résilier le contrat à travers un courrier alors que l’acquéreur n’a commis aucune faute. Il y a plusieurs démarches et plusieurs complicités. La procédure n’a pas été respectée, parce que pour rouvrir un appel d’offres, il fallait au moins une procédure de 6 mois selon le code des marchés publics. Donc il y a eu un acharnement pour chercher des arguments comme quoi il y a du retard dans la fourniture des médicaments. Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique d’alors Remy Lamah, a rompu brusquement notre contrat qui était en cours pour dérouler son programme et a attribué le marché à SOGUIMAP SARL… »
Mamadou Yaya Barry
Last modified: 20 December 2022