Ce dimanche, les ministres africains de l’environnement se sont rencontrés pour échanger avant leur passage au segment ministériel à la COP27. Les échanges ont essentiellement porté sur la question de financement. D’autres points de blocages qui n’ont pas avancé depuis la COP15 ont aussi été abordés.
Il s’agit notamment de l’adaptation, l’agriculture résiliente et la transition équitable (dans les domaines de l’énergie, l’agriculture, les transports et les mines). Avec une Afrique qui n’émet que 4% des Gaz à effet de serre du monde, les ministres ont insisté sur la nécessité d’une transition équitable. L’objectif pour eux est d’éviter de faire imposer à l’Afrique des exigences tandis qu’au niveau des pays développés aucun effort n’est en train d’être fourni.
« Nous avons décidé de parler d’une seule voix parce que nous avons constaté qu’au niveau du continent africain, pendant que nous réclamons nos droits, d’autres privilégient le bilatéral ou l’intérêt personnel… Nous avons convenu d’insister dans nos discours du fait que le déficit dans le financement doit non seulement être comblé, mais aussi que le financement de l’adaptation doit doubler parce que nous sommes les pays les moins pollueurs, nous contribuons à faible taux à l’émission des gaz à effet de serre », a précisé la ministre Louopou LAMAH, Ministre de l’Environnement et du Développement Durable de la Guinée. Selon elle, il faut que cette COP27 apporte plus d’actions que de promesses.
La Ministre de l’Environnement de la République du Congo, Arlette Soudan Nonault a au sortir de la rencontre, indiqué qu’il était important d’entendre les experts dire qu’il il y a un problème du côté de l’accord de Paris, parce que les pays du Nord refusaient de prendre en compte la spécificité de l’Afrique. « L’Afrique est le continent le plus vulnérable, le meilleur élève de l’atténuation. Il faut régler les problèmes d’adaptation des africains …Nous disons ceci au reste du monde: levez le verrou du côté des banques multilatérales de développement… afin qu’il y ait des financements directs…L’Afrique est le continent de la solution et nous avons rappelé qui nous sommes, le bassin du Congo », a-t-elle déclaré.
Les négociations sont encore en cours, nous n’avons pas encore les conclusions donc ça va continuer encore le lundi et mardi. Donc d’ici normalement le jeudi on devrait pouvoir avoir un rapport final qui prend en compte toutes les préoccupations des pays africains.
Pour sa part, le Ministre de l’environnement et du développement durable ivoirien Jean-Luc est revenu sur les négociations. « Nous n’arrivons pas à déterminer clairement le mécanisme de financement qui devrait permettre d’adresser véritablement et très rapidement les questions de climat. Les pays africains ont demandé à ce que le financement relatif à l’adaptation soit doublé et les pays développés sont encore hésitants sur cette question… Au niveau des préjudices et pertes, le fait de ne pas engager le processus depuis 2015 fait qu’aujourd’hui, dans certains pays, il y a des inondations » , a-t-il expliqué.
Malgré tout, comme ses pairs, il garde espoir pour que cette COP27 leur permettent de trouver solution. « Ce qu’on souhaite, c’est qu’il y ait une plate-forme qui permet d’adresser et de gérer les problèmes de pertes… Il faut que les pays développés comprennent que la planète est menacée. Et cette menace de la planète, nous sommes tous concernés. Ce n’est pas seulement que l’Afrique… Nous estimons que les débats iront à bon terme et que les négociations porteront leurs fruits pour l’intérêt de tout le monde entier… les pays développés, doivent agir plus car c’est les plus gros pollueurs » , a-t-il confié.
Service communication MEDD
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Last modified: 14 November 2022