Quatre mois après l’arrêt des travaux du Simandou, les négociations autour de la Compagnie du Tranguinéen (CTG) n’ont toujours pas débouché sur un accord définitif. Dans un contexte de difficultés économiques liées d’abord à la pandémie du Covid-19 puis à la crise ukrainienne, cette situation inédite intrigue…
Winning Consortium Simandou (WCS) et Rio Tinto, secouées par les exigences de la Guinée, brandies en mars 2022 (provoquant un premier arrêt des travaux entamés par WCS), ont été obligées d’accorder leurs violons pour maintenir le cap pour le développement du riche gisement de fer.
Une source bien informée a dit à WESTAF MINING qu’un des plus grands cabinets d’avocats du monde, spécialisé dans le domaine des mines, aurait été constitué pour défendre les intérêts d’au moins une des deux compagnies privées, face aux autres cabinets retenus par l’Etat guinéen dans ce dossier.
« Les contacts restent maintenus, les documents sont préparés mais les discussions n’ont pas pour le moment débouché sur un accord définitif », a déclaré cette source.
L’un des points les plus disputés concernerait la volonté de la Guinée de prendre le contrôle opérationnel de la CTG, après avoir exigé 15% des actions dans cette compagnie chargée théoriquement de garantir le co-développement des infrastructures ferroviaires (Transguinéen) et portuaires (port en eau profonde de Moribayah).
Notre source nous indique que les compagnies « veulent écarter une telle éventualité », source de perte de confiance de la part des vrais investisseurs dans le projet, avec en tête le géant chinois Baowu Steel.
« Dans la mesure où ce sont les compagnies étrangères qui ont réunis leurs partenaires financiers et trouvé un accord avec eux pour financer un projet aussi important (avec un coût minimum de 15 milliards USD), il n’est même pas envisageable de penser que c’est la Guinée qui va contrôler le projet. Les partenaires ne peuvent pas accepter ça », affirme un juriste interrogé par WESTAF MINING.
Pour le moment, on connait quelques figures fortes du projet de la CTG ; Bouna Sylla, juriste-fiscaliste et président du conseil d’administration de la nouvelle compagnie enregistrée chez le notaire Me Abdoulaye Diallo, Lu Liming au compte de WCS et Gerard Rheinberger pour les intérêts de Rio Tinto Simfer.
Côté guinéen, les documents sont signés par les ministres Moussa Magassouba (mines et géologie), Lanciné Condé (à l’époque ministre de l’économie et des finances) et Moussa Cissé (ministre du budget au moment de signature).
L’actionnariat selon les statuts déjà signé est réparti comme suit : 42,5% pour chacune des compagnies privées et 15% pour l’Etat de Guinée.
« Le problème avec ces actions de l’Etat, c’est qu’on se demande ce qu’elles peuvent rapporter comme dividendes, avant l’épuisement de la période d’amortissement des infrastructures, si elles sont finalisées. Et cette période risque d’être longue », fait remarquer le juriste cité plus haut.
Les rapports de forces actuels laissent entrevoir des négociations serrées, avec d’un côté des partenaires qui veulent réaliser le projet et de l’autre un gouvernement de plus en plus « exigeant » sur les contours du projet. Reste à voir sur quoi ces difficiles négociations vont déboucher…
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« Fumée blanche » : Pour l’élection d’un nouveau Pape, l’assemblée des cardinaux se réunit en conclave. Leur décision définitive sera matérialisée par une fumée blanche s’échappant d’une cheminée du lieu de la rencontre.
Westaf Mining
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Last modified: 2 November 2022