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16è conférence et exposition annuelle de l’alliance pour le Cajou africain : discours intégral de l’ex-président Olusegun Obasanjo

28 October 2022

Lors de la 16è conférence et exposition annuelle de l’alliance pour le Cajou africain (ACA) à Abuja, au Nigéria, l’ancien président de la République fédérale du Nigéria Ousegun Obasanjo a livré le 13 septembre dernier un discours…
Permettez-moi tout d’abord de remercier le président de l’ACA et les organisateurs de cette conférence pour m’avoir invité et pour tous les travaux qui ont permis de préparer cette conférence. Permettez-moi également de me joindre à ceux qui ont accueilli tous les invités venus de l’extérieur du Nigeria pour cette réunion. Nous apprécions votre présence parmi nous et nous espérons qu’à la fin de cette réunion, nous en aurons tous profité pour que l’industrie de la noix de cajou nous apporte ce que nous attendons d’elle dans nos pays respectifs et ensemble en Afrique. Permettez-moi également, en guise de toile de fond pour deux ou trois recommandations ou suggestions que je vais faire, de passer en revue quelques statistiques ou points importants pour pouvoir étayer mes recommandations par la suite.
Vous avez peut-être entendu dire que l’Afrique produit 60 % du cajou mondial. Et que transformons-nous? Au Nigeria, nous sommes le cinquième producteur mondial et pourtant nous ne transformons que 10 % de notre production. En comparaison, le Vietnam, qui produit moins de 25 % du cajou mondial, transforme 70 % du cajou mondial. Et que se passe-t-il? La plupart des noix de cajou que nous produisons en Afrique partent dans un pays comme le Vietnam pour y être transformées, puis, une fois transformées au Vietnam, partent en Europe et en Amérique pour y être consommées. Nous aurions pu produire, transformer et envoyer directement en Europe et en Amérique. Cela signifie donc que, quel que soit le montant total de l’industrie du cajou dans le monde, ce que nous obtenons en Afrique, où nous produisons 60 % du cajou, ne représente même pas 10 % du montant total de l’argent qui entre dans l’industrie du cajou dans le monde.
Alors, que devons-nous faire? Je pense que la noix de cajou est devenue et restera un produit très demandé en raison de sa qualité en tant qu’aliment. Il n’a pas d’effets secondaires majeurs, pas de cholestérol, pas de prise de poids inutile, c’est un aliment très sain. C’est une chose. Ensuite, vous obtenez de nombreux produits dérivés qui sont utilisés dans l’industrie, dans l’industrie pharmaceutique et dans les cosmétiques. Pour ces raisons, la noix de cajou continuera d’être un produit prisé dans le monde.
Alors, que devons-nous faire pour obtenir le maximum de bénéfices pour nous en Afrique? Je suis particulièrement au Nigeria. Je crois, à la suite de ce qu’a dit mon frère, le ministre de l’Agriculture du Cameroun, qu’il y a quatre « P » que je recommanderai de prendre très au sérieux.
Le premier est la Politique. Comment traiter la politique dans nos pays individuels, dans les sous-régions d’Afrique et sur le continent africain? La question de la politique est très importante. La politique au sein d’un pays, la production, la transformation, la promotion, le marketing et la recherche. Comment pouvons-nous rassembler tout cela? Comment s’assurer que nous n’agissons pas en vase clos, même au sein d’un pays? Le ministère de l’agriculture, le ministère du commerce, le ministère de l’industrie, la recherche, la science, et bien sûr, la transformation et le marketing. Et nous ne pouvons pas parler de marketing sans avoir les normes qui doivent être maintenues. Par exemple, la plupart de nos produits agricoles ne sont pas acceptés au-delà de nos frontières parce qu’il n’y a pas de certification. Heureusement, la Banque Africaine a accepté et est en train de construire un centre de certification agricole près de Lagos, ce qui nous aidera car il s’agira d’une norme internationale. Une fois que vous aurez obtenu le cachet de ce centre, nos produits seront acceptés sans discussion partout dans le monde.
Si nous sommes en mesure de nous occuper de la politique, une partie de la prise en charge de la politique affectera notre Production, le nombre de personnes que nous pouvons affecter à la production de noix de cajou, le nombre de personnes que nous pouvons affecter à la transformation des noix de cajou, le nombre de personnes que nous pouvons même affecter aux autres aspects du transport et du marketing est considérable. La production doit donc occuper une place de choix. Je suis toujours intrigué par un pays comme le Vietnam, un pays qui, il y a 10 ans, ne produisait même pas de noix de cajou, il y a 10 ans ne produisait pas de café, et lorsqu’il a décidé de produire du café, en 6 ans, il est devenu le deuxième plus grand producteur de café au monde, juste derrière le Brésil. Et je crois savoir que même pour la noix de cajou, qu’ils ont commencé à produire il y a moins de 10 ans, ils ont dépassé le Nigeria. Pourtant, nous produisons du café depuis bien avant ma naissance. Donc, dans le cadre de la politique, la production doit être améliorée, et cela peut être fait.
La transformation(Processing), j’en ai parlé. Si le Vietnam peut le faire, en transformant 70% de la noix de cajou produite dans le monde, nous pouvons au moins transformer ce que nous produisons. Que cela soit notre objectif immédiat. Nous voulons transformer ce que nous produisons. Et comme je l’ai déjà dit, si nous transformons ce que nous produisons en Afrique, le marché est encore plus proche de nous qu’au Vietnam, où nous envoyons nos noix de cajou brutes pour qu’elles soient transformées avant d’être envoyées en Europe et en Amérique.
Ensuite, la Promotion. Il y a encore beaucoup à faire pour promouvoir la production, la consommation et l’utilisation de tous les aspects du cajou, et cela devrait faire partie de notre politique, la promotion.
Et la recherche. Quelles autres utilisations pouvons-nous faire de la noix de cajou ? Que pouvons-nous faire avec la noix de cajou, car si nous faisons ce qu’il faut, aucun aspect de la noix de cajou ne sera gaspillé. Nous pourrons l’utiliser en totalité et en grande partie en interne.
Permettez-moi de dire ceci, en particulier pour nous au Nigeria. L’Association Nationale du Cajou du Nigeria a fait du bon travail. Mais elle peut faire beaucoup plus et beaucoup mieux que ce qu’elle a fait. Lorsque je me suis entretenu avec le président plus tôt dans la journée, j’ai réalisé que, oui, nous faisons du bon travail et que la conférence qui se déroule aujourd’hui au Nigeria en est une preuve. Mais je pense que nous pouvons nous fixer un objectif. J’ai suggéré que nous devions être capables de transformer ce que nous produisons. Nous devrions améliorer notre production. Si nous sommes numéro cinq (5) dans le monde aujourd’hui, qu’est-ce qui nous empêche d’être numéro trois (3). Et si je peux me permettre, Monsieur le Président et Membres du Conseil, pouvons-nous avoir un programme 2030 et nous dire que d’ici 2030, nous aurons doublé notre production. Je pense que c’est faisable, c’est possible. Cela doit être l’un de nos objectifs, d’ici 2030, nous voulons doubler notre production. D’ici 2030, disons que nous voulons transformer ce que nous produisons et, bien sûr, nous avons cet objectif. Même si nous n’atteignons pas cet objectif, nous savons que nous essaierons de le rattraper dès que possible. D’ici 2030, nous voulons doubler notre propre consommation locale de cajou. Cela fait partie de la promotion. C’est une nourriture saine, et tous les produits peuvent être utilisés localement. D’ici 2030, nous voulons doubler la création d’emplois grâce à l’industrie du cajou au Nigeria. Vous voyez, je dirai aussi que nous devrions peut-être créer un comité qui s’appellerait le Comité Cajou 2030, afin que ces cibles, ces objectifs que nous nous sommes fixés, nous puissions nous assurer de les atteindre. Et laissez-moi également dire que ce comité devrait être composé de personnes de tous les secteurs de l’industrie du cajou: recherche, production, marketing, transformation, promotion et exportation. Ainsi, tout le monde sera représenté au sein de ce comité qui se réunira régulièrement et interagira avec le gouvernement de l’État et le gouvernement fédéral. Si nous sommes capables de faire cela, et il n’y a aucune raison pour que nous ne le fassions pas, alors en 2030, je voudrais me présenter devant vous et vous dire quelles sont nos réalisations.
Aujourd’hui, lorsque le président de l’ACA était avec moi, il m’a entendu parler de ma propre production. Et si je me joins à vous pour ce projet 2030, alors je doublerai ma propre production d’ici là.
Merci beaucoup!
Source: African Cashew Alliance

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Last modified: 28 October 2022

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