Ce vendredi 1er juillet, une population révoltée est allée saccager et brûler la maison de M’Mah Soumah, la grand-mère de Mariame Touré, cette fillette de 10 ans violée et assassinée dans les toilettes d’une mosquée à Kobaya, dans le secteur 4.
Sur place, c’est une foule qui était encore là. Les forces de sécurité cherchaient à les disperser. Pendant que d’autres éteignaient le reste du feu dans les chambres.Et dans la cour, on pouvait voir les marmites de médicaments traditionnels renversées, des fétiches par-ci par-là.
Sous le coup de la colère, chacun voulait exprimer son mécontentement. Dans son témoignage, Camara Mamadou explique comment la scène s’est passée: « la jeunesse était énervée parce que l’acte qui s’est passé avant hier là, vraiment c’est étonnant. Donc maintenant comme c’est elle qui a fait et puis elle avait des marabouts ici, c’est à cause de ça que les jeunes se sont révoltés et ils sont venus casser la maison. Nous, on a voulu les arrêter mais on n’a pas pu le faire. Certains sont dans ce quartier, d’autres sont venus de l’autre côté ( Fossidè). Dès qu’ils sont venus, ils ont commencé à lancer des cailloux. C’est ce qui s’est passé devant moi. »
« Je suis énervée parce que mon jeune frère, Oumar Traoré, est en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. C’est lui le premier imam d’ici. La femme là a tué sa petite fille et elle l’a emmenée à la mosquée pour créer des problèmes à nos proches. Nous aussi nous prions Dieu qu’elle ne s’en sorte pas. Et nous n’allons jamais lui pardonner ce qu’elle a fait », a indiqué M’Mahawa Traoré.
Une autre dame dira d’abord qu’elle est surprise par le comportement de la grand-mère de Mariame, avant de revenir sur ce qui aurait énervé les gens jusqu’à brûler la maison. « Moi je pensais que la grand-mère de la petite ne pouvait pas agir ainsi. Parce que quand ce drame s’est produit, nous sommes allés ensemble à la mosquée. Et personne n’a osé, c’est moi qui suis rentrée et j’ai vu la fille, ses parties intimes avaient été enlevées. Ils ont arrêté tous nos imams alors que c’est sa grand-mère qui est la cause de son décès. Ce qui a énervé la population, parce que tu peux voir la personne qui te fait prier à la mosquée subir pour un crime qu’il n’a pas commis. Et ces personnes (imams) ont passé ce vendredi en prison et il n’y a pas eu de prière à la mosquée aujourd’hui encore. Nous avons tous prié à Fossidè. C’est ce qui a révolté la population jusqu’à mettre le feu à la maison. », a-t-elle expliqué.
Quant à Morlaye Camara, chef secteur, il est d’abord revenu sur la manière dont la grand-mère de la défunte a été arrêtée et emmenée devant les autorités. Avant de signaler qu’il n’était pas dans le quartier pendant que la population brûlait la maison. « Le matin, on est venu. Après, les forces de sécurité sont venues ils nous ont trouvés ici et ont dit chef secteur on est venu chercher la femme . Quand on lui a dit de partir avec eux, elle a commencé à s’imposer sous prétexte qu’elle prend ses produits. Moi je me suis rapproché d’elle et je lui dit que l’autorité a besoin d’elle, tu ne dois pas refuser. Lève-toi vous allez partir. Arrivée là-bas, ils vont te demander si tu n’es pas impliquée, ils vont te relâcher. On a fait plus de 10 minutes en train de lui parler, elle est restée assise. Quand elle a vu qu’on voulait la forcer à partir, c’est ainsi elle s’est relevée, elle est montée dans la voiture et ils sont partis. Quand ils sont partis, même pas 30mn, le proccureur est venu[…] La femme m’a trouvé au tribunal, les imams sont toujours là-bas. ».
Le chef secteur n’a toutefois pas aimé la réaction de la population. Pour lui, ce n’est pas à elle de rendre justice. « Ce que je dirais à la population, ce n’était pas de leur rôle de brûler la maison. Quand il y a décès, que la population brûle la maison, ce n’est pas son travail. Si les forces de sécurité arrivent à appréhender quelqu’un ici actuellement, nous parlons du décès de la petite. Et les autorités vont juger ceux qui ont brûlé la maison. Aucune loi ne dit que si quelqu’un tue de brûler sa maison. Et quiconque le fait, s’il est arrêté tu vas aller devant le barreau comme ils ont emmené les autres (grand-mère et marabouts). », a-t-il laissé entendre.
Au moment où nous quittions les lieux, les forces de l’ordre avaient réussi à calmer la population et encerclé les lieux par des pickups de la gendarmerie et de la police. Et ils cherchaient à disperser le reste des gens.
Christine Finda Kamano
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Last modified: 2 July 2022