Dans le but d’avoir un journalisme libre, indépendant et de qualité en Guinée, l’Alliance des Médias pour les Droits Humains en Guinée (AMDHG) a organisé durant 3 jours [du lundi 13 juin au mercredi 15 juin 2022 ndlr ], un « Atelier National de l’Amendement du Cadre Légal Régissant la Presse en Guinée »
Cette rencontre de 72 heures qui a réunie une trentaine de participants composés des membres d’associations de presse, le barreau et les magistrats, dans un hôtel en haute banlieue de Conakry, a procédé à un toilettage des textes de lois régissant le fonctionnement de la presse guinéenne en vue de les adapter aux réalités actuelles de la Guinée.
Le président de l’Alliance des Médias pour les Droits Humains en Guinée (AMDHG) a dans son discours de circonstance remercié solennellement toutes les parties prenantes avant d’exprimer sa joie sur l’immense travail abattu par les journalistes en si peu de temps, dit-il, et des résultats appréciables auxquels ils sont parvenus « Comme dirait l’autre, les lois sont aussi faites pour s’adapter aux réalités et au contexte du moment. C’est pourquoi, nous avons convenu unanimement de faire des propositions et des amendements là où cela s’avère nécessaire, pertinent et approprié. Face aux velléités de certains administrateurs ou juge qui tiennent à museler les journalistes ou à les soumettre à la volonté du chef en les privant de leur liberté, nous avons opté sans ambage pour la sanction pécuniaire ou l’amande. Il en est de même des propositions inédites faites sur le mode de désignation des commissaires ainsi que de fonctionnement de la HAC », a fait savoir Chaïkou Baldé.
Pour sa part, Me Hamidou Barry, avocat au barreau de Guinée et président de la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale a d’entrée, remercié le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry qui est toujours avec eux, pour son engagement pour une justice équitable efficace et indépendante : « Ce que je voudrai conseiller aux associations des médias, aux journalistes c’est d’abord se former…Si vous bénéficiez d’une subvention, cherchez à avoir des sources de revenus propres. Je ne peux pas revenir pour expliquer comment le barreau engrange aujourd’hui de l’argent. Comme on le dit dans nos valeurs, si on vous lave le dos, laver votre ventre. Et ne dites jamais que vous n’êtes pas protégés, vous êtes protégés par les lois ordinaires et qui sont principalement en matière sociale, le code de travail et le code de la sécurité sociale. Comme tout autre citoyen ordinaire, vous êtes protégés par le code civil, par le code pénal et autres textes », a souligné Me Barry
Poursuivant, le Directeur National Adjoint de la Communication des relations avec les médias privés, Aboubacar Azoka Bah, représentant le Ministère de l’Information et de la Communication, a tenu à préciser que durant 3 jours, il y a eu des débats intenses sur l’environnement politique, social économique et culturel mais aussi des amendements ont été apporté au niveau de la loi L002 portant sur la liberté de la presse et la loi L003 portant sur la HAC et des recommandations sur le bon fonctionnement des médias d’État.
Selon la synthèse faite par Aboubacar Azoka Bah, des propositions et plusieurs recommandations ont été faites « D’abord, c’est de ramener l’accès à la carte professionnelle délivrée par la HAC de 2 ans au lieu de 3 ans; l’obligation de tout employeur de déclarer ses employés 15 jours après la création de son organe auprès de l’inspection de travail; la prise en compte désormais dans la régulation des médias en Guinée, des Web TV, des Web Radios et Blogs; pour la HAC, il a été proposé que le président soit élu par ses paires et créer un post de vice-président qui assurera l’intérim en cas de vacances de pouvoir. Nous avons fait cas des Médias Publics, il a été proposé de faire de la RTG un Officie avec une personnalité juridique, jouissant d’une indépendance et d’une autonomie financière. Il a été aussi question de faire du quotidien Horoya et de l’AGP, des EPA et d’accéder des statuts particuliers aux journalistes publics », peut-on retenir entre autres.
Le représentant du président du Conseil National de Transition (CNT), Yamoussa Sidibé a par sa voix retiré la volonté des nouvelles autorités d’oeuvrer d’avantage pour la qualification et l’épanouissement de la presse et cette volonté dit-il, passe par la révision des différents textes de lois sur la presse : « Au nom du président du CNT, Dr Dansa Kourouma, je voudrai vous rassurer que les propositions et amendements formulés par cet atelier seront des outils entre les mains des conseillers du CNT et seront étudiés minutieusement pour qualifier cette loi organique. Votre volonté d’exprimer de rétablir l’observatoire guinéen pour l’éthique et de la déontologie bénéficie du soutien total du CNT », a-t-il rassuré avant déclarer la fin des travaux de l’Atelier National sur l’Amendement du Cadre Légal Rugissant la Presse en Guinée.
Finalement, une commission de suivi de sept (7) membres, a été mis en place. Et ladite commission est composée de deux (2) membres de l’AMDHG, un (1) représentant du CNT, un (1) membre du Syndicat, un (1) membre du Ministère de l’Information et de la Communication, un (1) représentant des facilitateurs et un (1) de l’association de presse. Ces représentants désignés auront pour mission de revoir les textes et sortir un draft pour les prochaines étapes.
Mamadou Yaya Barry
622 26 67 08
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Last modified: 15 June 2022