Située en bordure de route, et construite en 2017 avec des ligaments de bois et de nattes superposées, l’école Hadja Timba Diallo, est malgré tout une structure éducative privée.
Il y a quelques années de cela, c’était le dancing du village, explique Tolno Saa Alexis, 25 ans, diplômé en sociologie de l’université de Kindia.
C’est lui qui a en charge l’apprentissage de certains enfants du village, depuis le départ de la maîtresse titulaire, absente pour des raisons de famille.
Saa Alexis qui a quitté sa ville natale, N’zérekoré, pour venir au secours de cette bourgade oubliée, est aujourd’hui à bout de souffle : « l’école est dans une situation difficile. Les enfants vivent dans des conditions difficiles. C’est un village qui est en retard sur le plan éducatif. L’école publique qui se trouve aussi à côté est dans d’énormes difficultés. Je suis venu cette année dans cette école pour essayer de relever ce défi. Après mes 4 années d’études, j’ai décidé de me lancer dans l’engagement communautaire. Pour le moment, je suis le seul enseignant qui s’occupe des petits enfants, mais je suis dans des conditions pas du tout faciles.
Chaque mois, les parents d’élèves s’engagent à payer 25.000 GNF. Mais là aussi c’est la croix et la bannière. Puisque beaucoup d’entre eux n’arrivent pas à payer cette somme. »
Saa Alexis Tolno qui, malgré la misère ne fuit pas ses responsabilités, égrène tout de même douloureusement ses peines quotidiennes, tout en espérant un lendemain meilleur : « j’ai trouvé une école en manque d’organisation. Puisque les enfants n’avaient pas de livrets scolaires. Rien ne montrait que c’est une école qui fait de l’enseignement général. Il n’y avait même pas de bulletins de passages en classes supérieures. Aujourd’hui, j’ai pratiquement tout organisé, après avoir évalué le niveau des enfants qui ne savaient même pas parler français ou lire. »
Avec un effectif de plus de 150 élèves entassés dans cet hangar séparé pour chaque niveau différent (maternelle élémentaire) par des cartons, Saa Alexis Tolno ce jeune « ange saignant », sait que malgré son sacrifice herculéen, la route pour le développement et la construction d’une éducation forte à Tamagaly prendra beaucoup, beaucoup de temps.
Alpha Amadou Diari Diallo pour guinee7.com
L’article Mamou. Un « ange saignant » pour 3 classes à Tamagaly est apparu en premier sur Guinee7.com.
Last modified: 13 May 2022